Notre installation prend place au sein du jardin des semi libertés. Cet espace était destiné aux prisonniers autorisés à travailler à l’extérieur en journée. Paradoxalement, par la forte présence du végétal, ce jardin est le lieu de la prison Montluc ressemblant le plus à l’extérieur. Il évoque donc une forme de liberté.
Nous avons fait de ce constat le point de départ de notre réflexion. Le prisonnier, enfermé dans sa cellule ne peut pas “ne pas penser”. Il se crée son monde intérieur, son jardin secret. Cet ailleurs devient un “extérieur” au sein de l’”intérieur” de la prison.
Nous avons donc usé du registre du rêve pour composer notre installation. Quelques notes de piano éparses, comme les coups des prisonniers sur les tuyaux pour communiquer entre eux, se transforment peu à peu en une chanson, un dialogue, une histoire.
Le visiteur peut observer ce jardin secret par la petite ouverture de la porte du jardin. De cette porte s’échappe un rayon de lumière attirant le visiteur. À l’approche de l’installation, le visiteur se fait interpeller par la réflexion de ce rayon sur un miroir, l’invitant à se rapprocher, puis découvrir la porte par réflexion dans ce miroir.
Jardin Secret est donc une expérience visuelle, acoustique et sensorielle, offrant au visiteur un instant d’évasion au sein de la prison de Montluc.